(AOF / Funds) - "L'économie mondiale poursuivra sa reprise à deux vitesses en 2011 avec les pays développés et émergents occupant des sphères financières parallèles et très différentes. La croissance et l'inflation des économies occidentales seront freinées par les efforts continus d'assainissement des bilans des pays les plus endettés comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande", note John Greenwood, économiste en chef, Invesco. Parallèlement, il prévoit la poursuite d'une reprise équilibrée dans les régions émergentes. "Les crises qui ont éclaté en 2010 (notamment en Grèce et en Irlande dans la zone euro) s'inscrivent naturellement dans un processus qui consiste à exposer et reconnaître en termes comptables la véritable portée des difficultés qui se sont accumulées pendant la dernière bulle." "La prochaine étape consiste à identifier les parties qui devront supporter ensemble les pertes : principalement les actionnaires privés, les créanciers et les contribuables", affirme John Greenwood. "Dans certains cas, le poids des engagements sera tel qu'il entraînera une restructuration des calendriers de remboursement de la dette et des intérêts, ce qui occasionnera des pertes pour les créanciers. Ces processus devraient perdurer en 2011 et au-delà." "Echaudées par les crises de la dette, des banques et des devises pendant les années 90, les économies asiatiques et latino-américaines ont préservé leurs bilans pendant la dernière décennie marquée par des bulles qui se sont développées et qui ont éclaté en Occident. Par conséquent, ces pays ont enregistré une reprise bien plus vigoureuse que celle des économies développées, d'où une accélération de la croissance de la masse monétaire et du crédit, une hausse des prix des actifs et la flambée des cours des matières premières. Dans ce contexte, les pays émergents devraient passer l'essentiel de 2011 à tenter de maîtriser ces tensions, notamment en laissant s'apprécier leurs devises, ou encore via des mesures de stérilisation monétaire ou des contrôles des capitaux." "Sur les marchés financiers, les disparités entre les conditions économiques des pays émergents et développés vont compliquer le processus d'allocation d'actifs. Sur les marchés développés, la faiblesse persistante des taux de rémunération des dépôts bancaires devrait continuer à alimenter une quête de rendement et les investisseurs pourraient en venir à privilégier des produits comme les obligations d'entreprises, les obligations à haut rendement ou les actions présentant des caractéristiques comparables à celles des obligations, considérées comme sûres tout en offrant un rendement du dividende important." "Dans les pays émergents, la hausse des taux d'intérêt et de l'inflation diminue l'attrait des produits de rendement ; sur les marchés actions, les sociétés exposées à la demande intérieure devraient continuer à bénéficier de la croissance économique, en dépit de valorisations parfois élevées. Ce dernier voit deux façons de contourner ces difficultés : acheter de la dette souveraine émergente libellée en dollar américain et sur les marchés développés, détenir des actions exposées à la croissance soutenue des régions émergentes." Sur le plan régional, l'économiste en chef d'Invesco prévoit "une croissance nettement inférieure au potentiel aux États-Unis en 2011, mais aussi en 2012, en raison de la poursuite du processus de désendettement des ménages et des institutions financières. Si les ménages et les entreprises continuent à rembourser leurs crédits bancaires et que les banques conservent une attitude prudente, alors le second train de mesures d'assouplissement quantitatif de la Fed pourrait n'avoir aucun impact sur les crédits bancaires en 2011". "C'est exactement le problème qu'avait la Banque du Japon quand elle a poursuivi ses politiques d'assouplissement quantitatif entre 2001 et 2006." Pour les États-Unis, l'économiste en chef d'Invesco prévoit une croissance du PIB réel d'environ 2,4% et une hausse de l'inflation de 0,8% en 2011. Pour la zone euro, il anticipe un schéma comparable à celui qui s'opère à l'échelle mondiale, avec une scission entre les pays du Nord (France, Allemagne par exemple) bénéficiant d'une reprise équilibrée et les pays périphériques toujours aux prises avec la crise de leur dette souveraine et de leurs systèmes bancaires. "Parmi les économies en crise, les plus petites risquent de voir leur activité continuer à ralentir en 2011, cette tendance ne devrait pas peser sur les économies plus solides de la région. Il ne fait aucun doute que le risque de contagion est toujours présent pour le Portugal, l'Espagne, voire possible en Belgique ou en Italie, qui connaissent un endettement élevé ou des problèmes persistants dans leurs systèmes bancaires. Si l'un de ces pays devait avoir recours aux mécanismes de sauvetage de l'Union Européenne en 2011, les procédures sont maintenant bien en place." Dans l'ensemble, John Greenwood prévoit une croissance du PIB réel de 1,6% dans la zone euro en 2011. "La région sera marquée par une faible croissance de la masse monétaire et du crédit, ainsi que par un taux élevé d'inutilisation des capacités humaines et des équipements qui limiteront l'inflation en 2011 et 2012. Alors que le Royaume-Uni affiche finalement les symptômes d'une croissance auto-entretenue, les mesures d'austérité gouvernementales et la faible croissance du revenu réel risquent de peser sur l'économie en 2011." La reprise devrait gagner en dynamique en 2012 avec l'accélération des exportations et des investissements de entreprises, estime John Greenwood. Il table sur une croissance du PIB réel de 2,3% au Royaume-Uni en 2011. Au Japon, il prévoit une croissance du PIB réel de 1,6%, à la faveur de la reprise de la demande privée et de la rentabilité des entreprises. Il anticipe toutefois un maintien de la déflation, et estime que la contraction de la main d'oeuvre et le vieillissement de la population nippone devraient peser sur la croissance du PIB réel à long terme. "Parallèlement, la reprise des pays émergents (à l'exception peut-être des économies d'Europe de l'Est) devrait se poursuivre à un rythme solide en 2011. Même si certains, comme la Chine et l'Inde, ont commencé à relever leurs taux et à mettre en place des mesures en vue de restreindre la demande et contenir l'inflation, ces dernières ne menaceront pas la croissance économique." L'économiste d'Invesco prévoit une croissance du PIB réel de 9,3% en Chine et 8,3% en Inde en 2011. AUT/ALO
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