(AOF / Funds) - Il est vrai, comme l'affirme Moscou, que la spéculation joue un rôle dans l'ampleur de la baisse actuelle du rouble et la crise de confiance est indéniable, y compris dans la population, note Jacques Blot, Conseiller pour Convictions Asset Management, dans une note sur la crise monétaire en Russie. Mais les causes conjuguées du dévissage sont d'abord la baisse du pétrole et l'impact des sanctions. Selon le ministre des Finances, les sanctions feraient perdre à la Russie 40 milliards de dollars par an et une baisse de 30% du cours du baril de 90 à 100 milliards. Or la chute du pétrole n'est pas d'ordre conjoncturel comme lors des crises que le pays a connues en 1998 et 2008, mais découle d'une surabondance de l'offre, si bien que la Russie restera pour longtemps impactée par la baisse de sa rente énergétique, argumente le gérant. Dans l'immédiat, l'OPEP ne paraît pas décidée à modifier son plafond de production, malgré l'offre du président de Rosneft d'abaisser la sienne de quelques centaines de milliers de barils par jour. Le budget voté par la Douma, le Parlement russe, pour 2015-2017 est sur la base peu réaliste d'un baril à 96 dollars. Le secteur énergétique représentant 50% des ressources budgétaires, il faut donc s'attendre à des mesures d'économies drastiques : Medvedev a déjà décidé une réduction de 10% des budgets des administrations et il y aura probablement des coupes dans les dépenses militaires, voire les dépenses sociales. La Banque centrale de Russie (BCR) a de son côté fait la prévision, avec un baril à 60 dollars, d'une baisse du PIB de l'ordre de 4,5 à 4,7% en 2015. Poutine peut tenter de desserrer l'étau des sanctions, à l'effet renforcé par la récente décision du Congrès américain et le durcissement de la position allemande, en se montrant plus conciliant sur le dossier ukrainien. Il faut donc suivre avec attention les discussions actuelles sur la mise en oeuvre de l'accord de Minsk, estime Jacques Blot. Mais, même en cas d'apaisement, la levée des sanctions n'interviendra que si la Russie donne des preuves tangibles et durables d'un changement de politique. Les risques de propagation de la crise russe paraissent à ce stade limités. Son impact est réduit sur les banques européennes, même si quelques-unes sont plus exposées. Certains pays émergents, déjà fragilisés par la politique monétaire américaine et la chute des matières premières pourraient en subir les conséquences par une contagion de l'aversion au risque (plusieurs monnaies déjà affectées). AUT/MAF
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