(AOF) - Areva a annoncé lundi que le consortium qu'il forme avec l'allemand Siemens réclamait désormais 3,5 milliards d'euros à son client finlandais TVO, futur exploitant de l'EPR d'Olkiluoto, devant l'instance arbitrale chargée de trancher leur litige sur les importants retards de projets. Le chantier a, en effet, enchaîné les déconvenues et autres dépassements de budget. Areva accuse son client finlandais d'avoir ralenti le chantier à cause de procédures excessivement contraignantes et de contrôles trop lents. La procédure d'arbitrage pourrait se poursuivre durant plusieurs années, précise Areva. "Pour les événements se déroulant durant la période de construction jusqu'à juin 2011, le consortium réclame au total environ 3,5 milliards d'euros résultant d'une charge de travail additionnelle, des perturbations et une prolongation du projet", annonce Areva dans un communiqué. Le groupe nucléaire français évoquait, pour la première fois, à la fin du mois de septembre dernier le premier semestre 2016 comme date de livraison du réacteur avant une mise en service prévu deux ans plus tard, en 2018, soit neuf ans de retard sur la date initialement prévue.
Les points forts de la valeur
- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Amélioration de la visibilité avec une hausse du carnet de commandes égal à 9 années d'activité dans l'amont et 6 dans l'aval.
Les points faibles de la valeur
- Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger et dégradation de la conjoncture du marché nucléaire ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Chute des prix de l'uranium; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe et entraînant un risque d'abaissement de la note de crédit par Standard & Poor's ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Avertissement sur résultat 2014 après le déficit accusé au 1er semestre 2014, due essentiellement au solaire ; - Flottant étroit.
Comment suivre la valeur
- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Obtention des objectifs 2015-2016 d'une hausse organique de 4 à 5 % des facturations, d'une marg ebrute d'exploitation de 14 à 15 % et d'un cash flow positif ; - Réalisation de l'objectif officiel du groupe de signer deux nouveaux projets par an, avec pour 2014 les projets Hinkley Point C au Royaume-Uni, Taishan 3+4 et 4 ATMEA1 en Turquie ; - Retombées des accords de coopération avec les chinois CNNC et CGNPC dans le retraitement des déchets, la fourniture de systèmes de contrôle, la transformation d'alliages de zirconium et dans la construction de deux réacteurs ; - Dans l'éolien offshore, évolution du partenariat technologique et financier avec Gamesa visant à capter en 2020 20 % d'un marché dominé par Siemens (60 à 70 % des ventes mondiales) ; - Evolution technologique et commerciale du réacteur EPR, trop cher et donc non vendu, ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une baisse de 10 % du chiffre d'affaires ; - Valeur non opéable, détenue par l'Etat à hauteur de 86,5 %, position qui pourrait évoluer d'ici fin 2014.
Services aux collectivités
Engagés dans un nouveau paysage énergétique, les énergéticiens mondiaux, surtout européens, doivent s'adapter face à l'érosion de la rentabilité de leur activité de production électrique, d'après le cabinet de conseil Bain & Company. Selon une étude, sur les cinq dernières années, dans certaines régions, les marges issues de la production d'électricité ont diminué de plus de moitié, ce qui rend non rentables de nombreuses centrales à charbon en Amérique du Nord et des centrales à cycle combiné gaz en Europe, conçues pour ne fonctionner que lors des périodes de pointe de la demande. Certains groupes doivent donc revoir leur portefeuille d'actifs et déterminer comment réduire les coûts. FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 4.47 EUR | ||||||||
Date du cours | 15/08/2017 | ||||||||
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