(AOF / Funds) - "Une croissance forte est génératrice de distorsions dans les prix. Les pays émergents font tous face à ce problème spécifique, mais son ampleur varie d'un cas à l'autre. Comme elles l'ont fait en 2010, les autorités monétaires chercheront à montrer leur volonté d'anticiper sur les conséquences des pressions inflationnistes. De plus, dans une situation de croissance bien établie, il n'y a plus de raisons de poursuivre des politiques accommodantes. La combinaison de différents éléments alimente une accélération sur les prix", relève Edmond de Rothschild Asset Management. "Compte tenu de leur poids dans les indices de prix (30 à 40%) les prix alimentaires sont un facteur majeur, mais les situations sont différentes selon qu'un pays est ou non producteur. Le lien entre prix et salaires peut facilement se mettre en place dans un contexte de plein emploi (le cas brésilien), surtout si la politique budgétaire n'est pas assez rigoureuse." "Approche-t-on d'une situation de surchauffe ? Une expansion forte du crédit et le développement de bulles immobilières (Chine mais aussi Hong Kong) imposent une réaction de la part des autorités monétaires. De fait, les banques centrales se sont engagées dans un processus de normalisation des conditions monétaires. Parallèlement, les autorités monétaires cherchent à neutraliser les effets des flux de capitaux étrangers sur le cours de leurs devises. La hausse de la devise est un atout pour limiter l'inflation importée, mais les industries exportatrices en subissent les conséquences. Une politique équilibrée devient difficile à définir et à mettre en oeuvre ; elle requiert la prise en compte de la politique budgétaire." "La Chine a enregistré en 2010 un taux annuel d'inflation de 4,6%, mais le rythme de la hausse hors alimentation et énergie est de 2,1%. La progression soutenue de la productivité permet d'absorber une grande partie de la hausse des prix des matières premières industrielles et des coûts de la main-d'oeuvre. Seuls les secteurs à faible valeur ajoutée (textiles, jouets) connaissent des difficultés (le prix du coton a doublé en quelques mois). Qui plus est, la productivité va continuer à s'améliorer rapidement, les entreprises chinoises accentuant les investissements destinés à l'automatisation des tâches. La Banque centrale chinoise (PBoC) a augmenté à plusieurs reprises ses taux directeurs et a fait part, il y a plus d'un an, de son intention de normaliser sa politique monétaire." "Les banques centrales sont très attentives aux anticipations inflationnistes car celles-ci déterminent en partie les comportements des consommateurs et des entreprises. Un premier type d'anticipation est celui des marchés obligataires et leur projection implicite sur l'évolution des prix à travers les obligations indexées (OATI en France). Partant de niveaux anormalement bas, la hausse de ces anticipations a inévitablement progressé mais reste modérée. La perception des ménages fait l'objet d'enquêtes qui sont réalisées régulièrement par les banques centrales. On relève une augmentation récente des anticipations des consommateurs (Suède par exemple)." "Un choc ponctuel sur les prix des matières premières peut être absorbé, surtout s'il reflète une défaillance temporaire et non chronique de l'offre. Ce que redoutent les banques centrales ; c'est la mise en place d'une inflation de nature structurelle où prix et salaires s'entraînent mutuellement, un phénomène auquel il est difficile de mettre un terme sans une politique monétaire restrictive aux effets négatifs sur l'activité économique." "Dans le monde développé, le désendettement, un sous-emploi encore élevé, des capacités industrielles excédentaires ne sont pas favorables au développement de l'inflation. L'économie mondiale est sortie de sa période la plus déflationniste de la crise de 2008-2009 et la conséquence logique est que le rythme de la hausse des prix retrouve des niveaux plus proches de la moyenne historique. Toutefois, le monde a aujourd'hui un fonctionnement différent de celui des trente dernières années et la Chine peut devenir un facteur d'inflation. Sa croissance a d'autant plus d'influence sur le cours des matières premières que le contexte de liquidité est favorable et que le pays gagne en influence à travers l'augmentation de ses parts de marché." "Pour qu'une sortie de la grande modération se dessine, il faudrait que se prolongent des politiques monétaires trop accommodantes en dépit d'une accélération de l'expansion du crédit. Si la liquidité injectée n'est pas directement un facteur d'expansion monétaire, elle favorise la hausse du prix des actifs réels comme les matières premières mais la question porte surtout sur la réaction des banques centrales. Celles-ci sont prêtes à défendre leur crédibilité (cf les déclarations récentes du président de la BCE) et à normaliser les conditions monétaires en réduisant les liquidités excédentaires et en remontant leurs taux directeurs. Au total, les facteurs s'équilibrent : les forces désinflationnistes pourraient être moins présentes mais les politiques monétaires feront l'objet des ajustements nécessaires." AUT/ALO
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