(AOF / Funds) - "Nous soutenons depuis longtemps que l'évolution des actifs risqués et des devises de carry trade au premier semestre 2011 dépendra de l'équilibre entre, d'une part, la vague de liquidités créée par des politiques monétaires extrêmement accommodantes dans les pays développés et, d'autre part, le risque d'une stagnation brutale de la reprise mondiale. Les politiques monétaires des pays développés, notamment la politique de quantitative easing (QE2) de la Réserve fédérale américaine, ont fait surgir une puissante vague de liquidités.", note hilip Poole, chez HSBC Global AM. "La performance des investissements en 2011 dépendra ainsi de la capacité des investisseurs à surfer sur cette vague. Or l'exercice est loin d'être aisé ! Des risques multiples apparaissent et disparaissent périodiquement au niveau mondial comme dans certains pays émergents, faisant planer une menace qui réduit l'appétit des investisseurs." "On citera, à titre d'exemple, les inquiétudes concernant la dette souveraine de certains pays de la zone euro ; la montée de l'inflation dans les pays émergents et les craintes d'une contagion aux pays développés ; le risque d'un ralentissement excessif de la croissance chinoise et enfin l'éventualité d'une rechute de l'économie américaine. Ces tensions sous-jacentes devraient continuer de se traduire par une importante volatilité des marchés, les cours reflétant les changements d'humeur d'investisseurs tantôt optimistes, tantôt averses au risque." "L'évolution des marchés depuis le 1er janvier confirme ce scénario. Il semble que les investisseurs soient aujourd'hui d'humeur plutôt pessimiste, ce qui ne surprendra guère au vu des menaces qui planent. Nous allons donc examiner certains de ces risques et tenter de déterminer leur impact potentiel sur la performance des marchés." "Les données récemment publiées dans les pays développés ont agréablement surpris, en particulier aux Etats-Unis. Elles ont donc rassuré des marchés inquiets à l'idée d'une rechute de l'économie mondiale, notamment dans les pays développés. Pourtant, plusieurs sujets continuent de préoccuper les investisseurs, en particulier le retour d'une inflation tirée par la hausse des prix des matières premières ; le malaise persistant lié à l'endettement de certains pays de la zone euro et la crainte d'un ralentissement brutal de l'économie chinoise. Tous ces éléments incitent les investisseurs à réduire leurs positions risquées." "Les évènements du week-end dernier illustrent bien ces appréhensions. La hausse des matières premières et des prix alimentaires sur les marchés émergents est l'un des catalyseurs des mouvements populaires qui ont secoué la Tunisie et l'Egypte, avant de se propager à la Libye, au Yémen et à Bahreï. L'impact sur les actifs financiers de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord a été immédiat. Les spreads des dérivés de crédit (CDS) se sont fortement élargis et les marchés actions ont cédé sous le poids de ventes des investisseurs étrangers." "Une telle situation, en accentuant l'incertitude dans une région stratégique, nuit presque toujours à l'appétit pour le risque. Elle se traduit en outre par une très forte hausse des prix du pétrole, qui alimente à son tour les inquiétudes liées à l'inflation et affaiblit les perspectives de croissance mondiale. Le spectre de l'inflation, qui existait essentiellement dans les pays émergents, est devenu une source d'inquiétudes croissantes dans le monde développé. Bien que ce phénomène soit surtout la conséquence de la volatilité des prix des matières premières et des denrées, les banques centrales des pays industrialisés réunies le week-end dernier à l'occasion du G20 n'ont pas manqué de lancer une mise en garde contre la montée des pressions inflationnistes." "Dans son ensemble, la réunion du G20 s'est avérée décevante. Elle a confirmé, comme nous le pensions, que la coordination des politiques mondiales était un échec et que le G20 était devenu un lieu de bavardage. Si la presse a relevé quelques progrès concernant la création d'indicateurs de déséquilibre global, les recommandations adoptées sont purement indicatives. La question de la capacité des pays à mettre en oeuvre un mécanisme contraignant reste ouverte elle aussi (à supposer qu'un accord sur un tel mécanisme puisse être trouvé). Au final, le rééquilibrage de l'économie mondiale se révèle être une tâche ardue et le G20 semble dans l'incapacité de traiter le sujet (ou du moins fait preuve d'une certaine réticence à traiter le fond du problème)." "Autre préoccupation, le feuilleton interminable de la gestion de la dette souveraine dans la zone euro. On ne sera pas surpris d'apprendre que les décideurs politiques n'ont toujours pas réussi à revitaliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF), alors que le fossé entre les pays du nord et du sud de l'Europe est de plus en plus grand. Les taux d'intérêt des pays périphériques de la zone euro restent donc élevés, ce qui contribue au risque de contagion à des pays autres que la Grèce et l'Irlande. La défaite électorale subie à Hambourg par le gouvernement allemand le week-end dernier n'est pas pour rassurer." "Il soulève la question de la capacité du gouvernement Merkel à engager l'Allemagne sur le financement d'un mécanisme plus crédible d'aide aux pays en difficulté. Un problème n'arrivant jamais seul, des élections sont prévues en Irlande à la fin de cette semaine. Un changement de personnel politique serait de nature à rouvrir les deux questions de l'engagement du pays à l'austérité et de la volonté du gouvernement de sauvegarder les intérêts des créanciers privés. Outre les craintes de forte hausse de l'inflation, cette situation pourrait se traduire par une pentification des courbes de rendement dans la zone euro, sachant que les inquiétudes liées à l'inflation pourraient à elles seules avoir un effet similaire au Royaume-Uni." "On peut donc se demander si les banques centrales ne vont pas remettre en cause leurs politiques de relance plus tôt que prévu, afin de réagir à la nouvelle menace inflationniste. Cette éventualité n'est sans doute pas étrangère à la perte d'appétit pour le risque des investisseurs. La suite dépendra de l'appréciation portée sur l'origine de l'inflation qui a commencé de se manifester dans les pays développés. Pour l'instant, l'inflation semble provenir, pour l'essentiel, des pays en développement et non des pays développés." "Les prix des matières premières ont été tirés par la forte augmentation de la demande dans les pays émergents, alors que l'offre est limitée. Même si l'Allemagne ou la Suisse peuvent éventuellement faire exception, les industriels auront du mal à répercuter ces hausses du prix de leurs produits sur des marchés tels que les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, du fait d'un surplus de capacités de production disponibles. Les salariés ne sont pas en position de force pour exiger des augmentations eux non plus, compte tenu de l'importance du chômage. En d'autres termes, nous assistons vraisemblablement à une évolution des prix en termes relatifs et non au début d'un processus inflationniste capable de s'autoalimenter." "Toute inflation qui n'est pas compensée par une hausse des salaires représente, de facto, une taxe sur la consommation. Elle a donc un impact négatif sur la croissance. Qui plus est, les programmes d'ajustement budgétaire n'ont pas encore eu d'impact sur la demande (les Etats-Unis n'ont d'ailleurs pas encore adopté de mesures d'austérité). Nous sommes donc enclins à penser que la Réserve fédérale, la Banque du Japon, la Banque d'Angleterre et, très vraisemblablement, la BCE vont faire abstraction du risque d'inflation pour le moment, et résister à la tentation de relever leurs taux, même si certaines de ces institutions appellent désormais à davantage de rigueur." "En d'autres termes, la performance des actifs risqués devrait continuer de dépendre des tensions entre les politiques monétaires extrêmement accommodantes dans la plupart des pays développés et des risques examinés ci-dessus. Pour l'instant du moins, les investisseurs semblent considérer que le maintien d'une liquidité abondante ne compense par les nombreux risques auxquels ils sont exposés. Personne n'a jamais prétendu que les investisseurs avaient la tâche facile. L'évolution de la situation au Moyen-Orient, et ses possibles conséquences, sont particulièrement inquiétantes. Les troubles ont confirmé l'impact des communications à l'ère d'internet et des téléphones mobiles, et leurs capacité à diffuser les idées et provoquer le changement politique." "Mais la situation actuelle est également de nature à accentuer durablement les risques sur les prix du pétrole et autres sources d'énergie. Cette détérioration des termes de l'échange au détriment des pays importateurs de pétrole pèsera vraisemblablement sur la croissance de la plupart des pays industrialisés. Ceci étant, nous pensons que la correction provoquée par ce retour de l'aversion au risque crée des opportunités d'investissement dans certains actifs et sur certains marchés qui se sont retrouvés pris entre deux feux." "Les investisseurs ont donc tout intérêt à considérer cette morosité généralisée des marchés comme une source de points d'entrée plutôt que de sortie tant que la reprise mondiale semble se poursuivre. Nous citerons en exemple certaines actions et émissions obligataires d'entreprises russes présentes sur les marchés des matières premières ; les marchés actions des pays d'Amérique latine dépendant des matières premières et les marchés asiatiques où les valorisations du marché cyclique des actions sont les plus attractives, notamment la Corée du Sud, la Chine et Taiwan." AUT/ALO
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
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