(AOF / Funds) - "Avant de nous tourner vers la crise du Moyen-Orient, nous nous sommes d'abord attachés à la situation économie globale. Nous avons relevé la probabilité d'un scénario de reprise de la croissance avec hausse de l'inflation dans la mesure où les données s'améliorent en février pour la plupart des pays, et ce en dépit des intempéries qui ont marqué le début de l'hiver. Pour l'heure, la reprise est surtout industrielle et, même dans un pays comme l'Allemagne où la croissance a très fortement rebondi, la consommation domestique reste morose", note Barings. "Malheureusement, les nouvelles sur le front de l'inflation ne sont pas bonnes. Aux Etats-Unis, les enquêtes de la Fed montrent que les prix matières premières augmentent plus vite que ceux des produits finis. Cela pourrait avoir un effet désastreux sur les marges. Quelques sociétés dans certains secteurs ou marchés qui ont peu de pouvoir sur les prix ont commencé à en souffrir. Les sociétés qui produisent de l'électroménager sont plus affectées, alors que des sociétés opérant sur des secteurs plus robustes, comme par exemple Caterpillar, ont été en mesure de répercuter la forte hausse des prix des métaux." "Pour l'heure, les Bourses n'ont pas tendance à croire à une menace inflationniste. Même les obligations après les fortes ventes qu'elles ont subies, ne prennent en compte qu'une inflation américaine d'environ 2,4%. Notre crainte est que les gouvernements, pour la plupart, considèrent la hausse des prix des matières premières et agricoles comme des facteurs exceptionnels et donc exogènes, qui ne sauraient être pris en compte dans leur politique. Si ce point de vue est adopté de manière globale, la politique monétaire mondiale risque de favoriser la hausse de l'inflation." "Nous pourrions donc bien être à un point critique pour les banques centrales, ces dernières étant peut-être en train de commettre une erreur politique majeure. Le Royaume-Uni en est un parfait exemple. Il est à craindre que la Banque d'Angleterre aie à faire face à une perte de confiance compte tenu de son incapacité chronique à respecter ses objectifs en termes d'inflation. Pour l'avenir, si les coupes budgétaires ne parviennent pas à calmer les pressions inflationnistes, le risque est que la Banque d'Angleterre soit contrainte de mettre en place une politique monétaire extrêmement restrictive." "En Chine, le gouvernement semble tenter d'utiliser la hausse des salaires réels pour corriger la sous-évaluation de la monnaie. Mais nous craignons que les autorités ne surestiment la tendance de croissance à long terme de l'économie et négligent ce faisant la possibilité d'un ralentissement de l'activité. Or les pressions inflationnistes sont bien présentes et pas éloignées du niveau d'un taux de croissance du PIB de 8%. Comme si ces inquiétudes sur les pressions inflationnistes n'étaient pas suffisantes, nous avons maintenant la flambée du pétrole sur fond de crise lybienne. La crainte de la propagation de la crise de la Lybie à Bahreïn, puis à l'Iran, au Yémen et même à l'Arabie est bien là." "Nous avions pensé que les riches pays du Golfe et l'Arabie pourraient tirer leur épingle du jeu à court terme en finançant des programmes sociaux. Mais il est inquiétant de constater que les saoudiens ont déjà annoncé 22 milliards de cadeaux et que les demandes de la rue visent de plus en plus une participation dans le processus politique. Le plus grand risque des autocraties apparaît quand elles commencent à faire des concessions. Si les choses continuent sur cette voie et si le pétrole poursuit sa hausse vers des niveaux de 120 dollars le baril, il pourrait y avoir un impact très net sur la consommation en Occident et même une rechute vers la récession." "Compte tenu de l'état précaire des finances publiques de ces Etats, si cela devait arriver, le moment serait particulièrement mal choisi. Pendant ce temps, sur une note plus positive, beaucoup de choses se sont passées en Europe sur le front de la crise de la dette souveraine depuis les émeutes en Grèce. C'est probablement une accalmie en attendant un nouvel orage après les élections irlandaises quand le nouveau gouvernement élu essaiera de renégocier les conditions de son plan de sauvetage avec le FMI, l'Union Européenne et le Royaume-Uni." "Dans notre grille d'allocation, nous avons décidé de relever la note des obligations d'Etat et des obligations indexées sur l'inflation à 3. Nous avons connu une hausse significative des rendements sur les emprunts d'Etat américains jusqu'à 3,4% alors que les obligations américaines indexées sur l'inflation ont atteint jusqu'à 1,4% de taux réels avant de continuer leur rallye jusqu'à 1,1%. Sur les actions, les valorisations sont toujours intéressantes par rapport à notre modèle d'actualisation des dividendes mais cela dépend aussi de la hausse des bénéfices. S'il y avait la moindre menace là-dessus, il faudrait aussitôt les rétrograder." "Nous n'avons fait que de légers ajustements sur nos allocations géographique et sectorielle. Le Pérou a été dégradé à neutre et la Colombie revalorisée. L'Egypte est maintenant notée 4 en attendant que la situation se stabilise. Au niveau sectoriel, nous avons rétrogradé la santé. Concernant les obligations spécialisées, nous avons rétrogradé la dette émergente locale. Dans certains pays, les pressions inflationnistes sont susceptibles de peser sur les rendements et ce même si l'appréciation de la devise le compense. Nous avons également rétrogradé l'or à 3 (neutre) sur fond de hausse des rendements réels." AUT/ALO
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