(AOF / Funds) - "Le plan continue de mettre l'accent sur le renforcement de la consommation. La Chine connaît une mutation structurelle. Au lieu de mettre l'accent sur les investissements et les exportations, les autorités continuent d'encourager la consommation intérieure. Les autorités visent une progression des salaires de 13% par an au cours des cinq prochaines années, par rapport à des augmentations annuelles de l'ordre de 10% dans le passé", note Mandy Chan, gérante du fonds HSBC GIF Chinese Equity. "En réalité, on ne s'attendait pas à un objectif si élevé. Les autorités visent par ailleurs à créer 9 millions d'emplois à l'avenir. Le plan met aussi l'accent sur les logements sociaux. La Chine connaît un taux d'épargne très élevé se situant aux environs de 35%, comme à la fin 2008. Si les Chinois épargnent autant c'est notamment pour couvrir le logement et les soins de santé et pallier par là-même à l'insuffisance de sécurité sociale." "Afin de réduire l'épargne et de donner à la population la confiance de consommer, les autorités ont annoncé qu'elles construiront 36 millions de logements sociaux au cours des cinq prochaines années ; ce qui devrait être suffisant pour fournir des logements sociaux à environ 20% de la population urbaine. Pour cette année, les autorités chinoises ont l'intention de construire 10 millions de logements, soit environ 50% de la superficie commercialisable en Chine, et devrait contribuer à résoudre le déséquilibre structurel et le manque d'harmonie sociale du pays." "Les autorités chinoises font aussi de l'économie d'énergie une de leurs principales priorités. Pour les cinq dernières années, elles s'étaient fixées pour objectif de réduire les émissions de gaz carbonique de 20%. Pour les cinq prochaines années, elles souhaitent les réduire de 17%. Il s'agit d'un niveau qui s'inscrit en-deçà des attentes initiales du marché. Pour autant, les secteurs des énergies de substitution que nous aimons, à l'instar de l'énergie solaire, continueront de profiter de cette politique, l'énergie solaire représentant 1,1% de la consommation énergétique chinoise et étant censée quintupler en l'espace d'un an." "Dans le 11e Plan quinquennal, les autorités avaient fixé un objectif de croissance de 7,5%, mais le véritable taux de croissance du PIB au cours de la période était de 11,1%. Je pense que les autorités ont tendance à fixer des objectifs conservateurs dans le but de réaliser ou de surprendre par de meilleurs résultats. En raison des incertitudes mondiales et de la situation de la dette souveraine en Europe, les autorités chinoises ont annoncé qu'elles avaient pour cette année un objectif de croissance de la masse monétaire de 16%, ce qui implique une nouvelle croissance des prêts de l'ordre de 7.000 à 7.500 milliards de RMB pour 2011." "Avec un tel rythme de croissance des prêts, la Chine bénéficierait encore d'une expansion économique saine et d'une croissance d'investissement en immobilisations corporelles. Au final, nous nous sentons très à l'aise avec l'objectif. En raison de la mutation structurelle orientant la Chine vers un renforcement de la consommation, de l'abondance de liquidités dans l'économie, du niveau très élevé du taux d'épargne et d'un ratio très faible de dette publique en fonction du PIB, nous ne doutons pas que la Chine continuera d'avoir une croissance économique robuste." "Les autorités vont mettre l'accent sur les secteurs de l'énergie verte et des énergies de substitution pour réduire les émissions de gaz carbonique en fonction du PIB. Nous sommes d'avis que la Chine continuera de financer et de soutenir ces secteurs pour garantir leur essor. Le fonds accorde sa préférence à ces secteurs dans lesquels il a renforcé ses investissements." "L'autre secteur dont nous avons parlé est celui des logements sociaux. Nous aimons les sociétés de construction qui bénéficieront du programme de construction de logements sociaux. L'année dernière, les autorités chinoises avaient projeté de construire 5,8 millions de logements et cette l'année, cet objectif a été porté à 10 millions. Les sociétés de construction et industrielles qui contribuent aux logements sociaux continueront d'être dans notre point de mire. Le secteur du ciment devrait sortir vainqueur." "Les valeurs de ce secteur ont donné d'excellents résultats depuis un an. Le pourcentage de hausse des cours des actions du secteur du ciment a atteint des valeurs à deux chiffres sur un an, un résultat bien supérieur à celui du marché en général. Ce succès s'explique entre autres par la très forte demande provenant des logements sociaux. On s'attend néanmoins à ce que l'offre de ciment soit restreinte, les autorités publiques ayant provisoirement interrompu l'approbation de nouvelles capacités en novembre 2009." "Il n'y aura par conséquent aucune offre supplémentaire cette année et une autre conséquence potentielle pourrait être une croissance de l'offre négative en 2012. Nous nous écartons du consensus car nous sommes d'avis que les marges bénéficiaires des cimenteries iront en s'améliorant, ce qui pourrait même provoquer une correction significative à la hausse des bénéfices dans le secteur de l'ordre de 20 à 30% cette année." "L'alimentation représente plus de 30% de la composante de l'IPC en Chine, alors que le secteur du logement était sous-représenté. En janvier, les autorités publiques ont réduit la pondération de l'alimentation d'environ 2% et augmenté celle du logement d'environ 4%. Toutes choses restant égales par ailleurs, nous estimons que cet ajustement entraînera une chute de l'IPC de l'ordre de 0,2 à 0,3%." "Le raisonnement qui sous-tend notre logique est celui selon lequel l'IPC est très fortement corrélé à la croissance de la masse monétaire M1. Celle-ci a atteint des sommets en janvier 2009 en affichant une croissance approximative de 39%. Elle devrait normalement ralentir sa croissance après 13 ou 16 mois. La croissance monétaire affiche des signes de ralentissement considérable. Par exemple, la croissance de M1 et des prêts bancaires a connu un ralentissement très marqué en janvier 2011 au moment où les autorités publiques ont sciemment réduit les prêts bancaires." "Lorsque l'on observe les données passées en 2004 et 2008 en Chine, les marchés d'actions chinois commençaient à se tasser environ trois mois avant l'envolée de l'inflation. Le marché d'actions donnera probablement de bien meilleurs résultats au cours du second semestre de l'année. Une augmentation du prix du pétrole de 10 dollars le baril signifierait une augmentation de l'IPC chinois de 0,4%. Une augmentation de cet ordre de grandeur resterait tout à fait gérable et aurait des répercussions minimes sur la croissance du PIB chinois." "Le secteur bancaire est particulièrement attractif et offre une valeur considérable. Les banques se négocient à environ un écart type en-deçà de la moyenne. Nous avons effectué de nombreux stress tests sur les banques et avons constaté qu'en termes du ratio cours/valeur comptable, le secteur est très bon marché et est doté d'un rendement des capitaux propres de l'ordre de 15 à 17%. Les banques se négocient en-deçà de deux fois le ratio cours/valeur comptable." "Notre préférence va vers ce secteur même si la CBRC (la Commission de régulation bancaire de Chine) a demandé aux banques de classifier les crédits aux véhicules de financement des gouvernements locaux et de constituer des réserves supplémentaires le cas échéant. Cela signifie peut-être que les bénéfices des banques sont susceptibles d'encourir une baisse mais nous estimons que les valorisations actuelles ont déjà intégré ce risque." "Nous venons de procéder à une correction sévère de notre pondération en remplaçant des compagnies d'assurance par des banques. Nous sommes d'avis que les multiplicateurs et la croissance des primes des compagnies d'assurance continueront d'être en perte de vitesse à cause des restrictions des organismes de régulation. A partir de la fin de l'année, les assureurs-vie ne seront plus autorisés à vendre directement des produits à des clients par l'intermédiaire d'agences bancaires." "Par conséquent, la croissance du chiffre d'affaires de la bancassurance connaît déjà un ralentissement, qui aura des conséquences sur les bénéfices des compagnies d'assurance. Les compagnies d'assurance seront donc obligées d'effectuer leurs ventes par l'intermédiaire d'agences. Mais étant donné que les agents représentent déjà environ 10% de la population chinoise, il sera difficile pour les compagnies d'assurance chinoises d'augmenter le nombre d'entre eux de manière significative. Qui plus est, la concurrence dans le recrutement des agents sera renforcée en Chine car deux compagnies d'assurance supplémentaires seront bientôt inscrites à la cote officielle et elles chercheront à augmenter de manière agressive leur réseau de ventes." AUT/ALO
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.