(AOF) - Vivendi a publié des chiffres en recul au deuxième trimestre. Le résultat net ajusté du groupe de médias et de télécoms cède 16,6% à 479 millions d'euros. Les analystes d'Exane BNP Paribas tablaient sur 370 millions d'euros. Le résultat opérationnel ajusté (Ebita) recule de 19,9% à 762 millions d'euros, là où le consensus attendait 720 millions d'euros. Le chiffre d'affaires limite quant à lui son repli en ne perdant que 0,5% à 5,427 milliards d'euros. Exane tablait sur 5,416 milliards. La marge brute recule de 3,9% à 2,422 milliards d'euros. Sur l'ensemble du premier semestre, le recul de ces agrégats est plus marqué, mettant en évidence un léger mieux au deuxième trimestre, comparativement au premier. Le groupe rappel dans son communiqué les cessions en cours de deux de ses filiales, à savoir le studio de jeux vidéo Activision Blizzard, ainsi que l'opérateur Maroc Telecom, présentés dans les comptes au titre des activités en cours de cession. En termes de prévisions, Vivendi détaille sa vision pour chacune des filiales. Pour Canal+, il revoit légèrement sa prévision d'EBITA 2013 aux environs de 650 millions d'euros hors coûts de transition, en raison d'un marché publicitaire moins favorable que prévu au premier semestre. Concernant Universal Music, les synergies liées à l'acquisition d'EMI Recorded Music, qui devraient s'élever à plus de 100 millions de livres, restent en bonne voie d'être réalisées d'ici à fin 2014. Du côté de GVT, son chiffre d'affaires 2013 devrait croître de près de 15 % à taux de change constant et sa marge d'EBITDA devrait être supérieure à 40 %. Enfin SFR ajuste légèrement sa prévision d'EBITDA 2013 à la suite de la décision défavorable de la Cour de Justice de l'Union européenne concernant la " taxe Copé ". L'EBITDA 2013 devrait s'établir aux environs de 2,8 milliards d'euros.
Les points forts de la valeur
- Groupe majoritairement présent en France (58 % de l'activité), contrôlant toute la chaîne de valeur numérique : télécoms (58 % du chiffre d'affaires), médias (42 %, avec Canal +), jeux avec Activision Blizzard et musique avec Universal ; - Numéro un mondial dans les jeux et l'édition musicale et leader français de la télévision payante ; - Fortes positions dans la téléphonie fixe et mobile avec SFR (deuxième français), et les leaders nationaux Maroc Telecom et, au Brésil, GVT ; - Revenus récurrents grâce à la prépondérance des abonnements dans les recettes (75%) et génération de cash flows récurrents ; - Arrivée bien perçue de Vincent Bolloré au capital pour insuffler un changement stratégique.
Les points faibles de la valeur
- Positionnement sur des marchés matures avec de nouveaux entrants agressifs (téléphonie mobile, télévision payante) ou à forte cyclicité (jeux vidéo) ; - Malgré un timide retournement du marché et l'acquisition de EMI, perspectives encore incertaines de l'industrie musicale (chute de la vente des supports physiques, piratage, disponibilité des titres en libre accès sur les plateformes de partage et les réseaux sociaux...) ; - Incertitudes sur Canal +, confronté à une érosion des abonnements et à la concurrence de BeInSports, ainsi qu'aux coûts des restructurations de la filiale polonaise Cyfra+ ; - Difficultés de SFR, tant en termes de chiffre d'affaires que de rentabilité ; - Manque de visibilité sur la politique future de dividendes ou de rachats d'actions, liée au rythme des cessions d'actifs et à l'arbitrage distribution/réduction de la dette.
Comment suivre la valeur
- Valeur défensive du fait de la récurrence des revenus ; - Sensibilité au risque politique, notamment pour les cessions d'actifs télécoms ou télévisuels, et les réclamations fiscales à Bercy ; - Attente des premiers résultats de la nouvelle stratégie de recentrage sur les médias :vente des sociétés télécom, SFR en France, GVT au Brésil, que se disputeraient l'émirati Etisalat et le qatari Ooredoo (ex-Qtel); scénarios de sortie à l'étude pour la vente de la participation dans les jeux video (Activision Blizzard) ; résultats des restructurations dans le musical ; - Suite du conflit judiciaire avec Lagardère, ce dernier accusant Vivendi de détourner une partie de la trésorerie de Canal + dont il détient 20 % ; - Rumeurs de remaniement à la tête du groupe, Vincent Bolloré, administrateur depuis fin 2012, pouvant prendre la tête du conseil de surveillance dans les deux prochaines années ; - Modalités de retour aux actionnaires des plus-values attendues des cessions d'actifs ; - Capital éclaté, le premier actionnaire étant le Groupe Bolloré avec 5 %, mais peu susceptible d'être soumis à OPA, en raison de la présence, à hauteur de 3,52 %, du FSI.
Communication - Medias
La diffusion des quotidiens nationaux a été stable l'an passé. Si la diffusion en France a reculé de 5% en décembre, suite aux mouvements sociaux à répétition qui ont touché la distribution, sur l'ensemble de l'année le constat est meilleur. Les quotidiens nationaux d'information (hors éditions du dimanche et Le Parisien, classé dans les quotidiens régionaux) sont parvenus à stabiliser leurs ventes, à un peu plus de 1,4 million d'exemplaires en moyenne par jour. En 2011, leurs ventes avaient reculé de 1,4%. Cette tendance peut s'expliquer par les élections présidentielles et législatives ainsi que par une actualité internationale mouvementée. A l'issue de trois mois de négociations, les éditeurs de presse et Google ont réussi à trouver un accord. Un fonds de 60 millions d'euros, qui sera abondé par Google, va être créé pour financer les projets numériques de la presse. De plus, comme cela a été décidé précédemment avec la presse belge, le géant d'Internet va aider les éditeurs français à mieux monétiser leurs audiences, grâce à un recours préférentiel à ses instruments commerciaux (AdSense, AdMob, AdExchange). FTB/ACT/
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. La valeur de l'investissement peut varier à la hausse comme à la baisse.
Dernière cloture | 9.97 EUR | ||||||||
Date du cours | 15/03/2024 | ||||||||
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